Stratégie Poker : Satané Bad Beat ! par Francois MONTMIREL

UNE RÉALITÉ DÉMONIAQUE QUI RÔDE SANS CESSE AUTOUR DES JOUEURS, MÊME LES MEILLEURS

Le bad beat est la bête noire du joueur de Hold’em no limit. Contrairement au Hold’em limit où le bad beat n’est pas toujours mortel, en no limit, il emporte presque toujours la totalité du tapis et élimine le joueur qui en est la victime. Quand un champion a une histoire à raconter, c’est deux fois sur trois une histoire de bad beat. Certains sites Internet se sont même spécialisés dans les bad beats au poker, comme badbeatpoker.com !

Un bad beat est un coup qu’on devait gagner mais qu’on a perdu. Notamment, un coup où on est grand favori préflop et/ou au flop, mais que l’on perd quand même.
Par exemple, partant avec paire d’As, vous faites couleur max à la turn et l’adversaire touche son full à la river grâce à une doublette du tableau .

Il est définitivement impossible d’éviter à 100 % les bad beats. Même les plus grands joueurs du monde en subissent, comme le montre l’exemple de ce mois-ci. Mais il est possible d’en réduire le nombre.

PLUS DE BAD BEATS SUR INTERNET ?

Certains joueurs sont persuadés qu’ils ont plus de bad beats sur internet. Pour un même temps de jeu, c’est tout à fait normal.
Le jeu sur Internet est à peu près 3 fois plus rapide qu’en live.
Dans un même laps de temps, vous allez donc voir 3 fois plus de cartes sur internet. En toute logique, à temps de jeu égal, vous devez avoir en moyenne 3 fois plus de bad beats en ligne qu’en live. D’autres facteurs, objectifs ceux-là, peuvent expliquer que vous rencontriez plus de bad beats en ligne. Notamment le fait que vos adversaires ne sont pas aussi concentrés en ligne qu’en live quand ils vous affrontent. Sur Internet, votre
adversaire a peut-être d’autres choses à faire à cet instant : son téléphone vient de sonner, il lit le journal en jouant, il boit un verre, le bébé qui dort à côté vient de se réveiller, etc. Cela explique que votre adversaire peut, à un instant précis, faire un « move » exceptionnel qu’il n’aurait jamais dû faire, comme payer votre relance sans avoir de cote suffi sante. Dans ce cas là, il joue comme un débutant et c’est contre les débutants qu’on se prend le plus grand nombre de bad beats.

Comme les situations de bad beat reviennent régulièrement, plus un joueur joue et plus il subira de bad beats. Mais sa proportion de bad beats restera identique tant qu’il ne changera pas sa façon de jouer.

NON, LE BAD BEAT N’EST PAS QUE DE LA MALCHANCE !

On imagine que le bad beat est toujours question de malchance pure. Tordons le cou une fois pour toutes à cette idée préconçue. Quand on analyse de près un bad beat, on s’aperçoit qu’une fois sur deux au moins, le perdant l’a mérité : soit parce qu’il a laissé venir un adversaire au lieu de le chasser, soit parce qu’il a mésestimé un facteur autre que les cartes : la position, le nombre de jetons ou, le plus important, le type d’adversaire.

Les cas où le bad beat est inévitable sont finalement assez peu nombreux :

•  votre tapis est minuscule, donc l’adversaire paie votre relance all-in ;
•  vous êtes déjà all-in et vous devez supporter les cartes à venir sans aucune possibilité de chasser votre adversaire ;
•  vous ouvrez trop bas au fl op, l’adversaire vous relance fortement pour essayer de vous effrayer ; vous le sur-relancez all-in en omettant le fait que cette sur-relance représente seulement la moitié de ce qu’il a déjà payé ! Il est « commité » (engagé), donc il paie… et gagne à l’abattage grâce à une carte de chance ; l’enjeu est tel que les deux joueurs ne peuvent pas imaginer une seconde de faire autre chose qu’all-in ; on l’illustration avec la fi nale WSOP 1980 Brunson/ Ungar : Brunson a ses deux paires splittées A-7 au tableau et Ungar a quinte ; cela se termine en bad beat avec la victoire d’Ungar, qui empêche Brunson d’avoir son 3e titre de Champion du monde.
Par exemple, si vous partez avec A-A et si vous conservez 4 joueurs sur le fl op parce que vous avez juste relancé au double préflop, ne vous étonnez pas de voir une quinte ou une couleur vous battre ensuite. Le bad beat est très souvent question de manque de protection de votre main. Voire, même d’entrer dans un coup où vous n’aviez rien à faire.

JOUEZ AGRESSIF

Certains bad beats sont dus à des joueurs accrocheurs qui vous savent timoré et qui se maintiennent sur le coup dans le seul but d’y faire une grosse relance que vous ne pourrez pas payer.
Or, il arrive que cette relance soit payée quand même… et qu’ils gagnent malgré tout grâce à une deuxième paire ou un brelan venu de l’espace. En étant vous-même agressif, vous découragez les hyper-agressifs de vous contre-attaquer. Et vous effacez du même coup cette source de bad beat. Rappelons que « jouer agressif » n’implique pas d’entrer souvent dans les coups, mais de jouer agressif quand vous y entrez.

SOYEZ LUCIDE

Non, vous n’êtes pas « damné » ! Subir un bad beat n’est pas un drame. À chaque fois que cela vous arrive, repensez aux bad beats que vous avez assénés à d’autres joueurs. Surtout si vous avez tout fait pour éviter ce bad beat, c’est alors la chance pure qui a fait des siennes et cela doit vous suffi re pour ne pas « tilter » (perdre vos repères) pour la suite du tournoi, si le bad beat en question ne vous a pas éliminé.

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